Books read in 2020.

12/19-01/20. [médiathèque]

Une grande fresque à la Irving ! Cette fois nous suivons le Dr Larch, médecin qui pratique les accouchements et les avortements au sein d'un orphelinat du Maine dans les années 1930, et un de ses orphelins, Homer Wells. Homer n'étant pas adopté, il grandit à l'orphelinat, le docteur le prend sous son aile et lui enseigne son savoir, mais le jeune homme est contre l'avortement... De là, naîtra une rupture qui entrainera Homer dans une propriété de pommes, où l'amour lui tombera dessus en même temps que les ennuis. Les personnages sont toujours attachants, Irving est extrêmement doué pour donner de l'épaisseur à une foule de personnages tous aussi riches les uns que les autres. Sans compter que la thématique centrale du livre, à savoir la liberté de choix, est très forte. Un beau livre. A lire !

01/20. [chi]

Déçue par ce livre, qui a pourtant eu le prix Goncourt (ou peut-être devrais-je me méfier des prix). L'histoire de Paul, que l'on découvre en prison au Canada alors qu'il a mené une vie sans problème, voire plutôt banale, n'est parvenue que rarement à susciter un réel intérêt chez moi. Racontée entre présent et passé (l'enfance, les parents de Paul, sa vie d'adulte), l'histoire manque d'un je ne sais quoi qui aiguiserait la curiosité ou l'empathie. Là, ce n'est qu'à la fin que la personnalité de Paul est un peu plus dévoilée que quelque chose pourrait se passer, mais c'est terminé...

01/20. [médiathèque]

Quand une mère prend la plume pour ne pas oublier sa fille, décédée brutalement à l'âge de 16 ans... Ce livre est sublime. Sans aucune affèterie ni pathos, Sophie Daull parvient à faire naître nos larmes tant ce qu'elle dit sur sa fille, ce qui lui est arrivé et la manière dont ils (son mari, sa famille, tous) ont survécu à ce trauma est d'une beauté à couper le souffle. C'est simplement retranscrit, mais tellement vrai, tellement juste que l'on est envahi par toutes sortes de sentiments... nous posant l'inévitable question : est si c'était à moi, aux miens que ça arrivait ?

01/20. [médiathèque]

J'ai préféré ce tome au précédent. Cette fois, nous sommes vraiment au cœur de l'intrigue. Krim a tiré sur Chaouch, il est arrêté et on voit défiler autour de lui tout ce que le pays compte d'hommes puissants. Parallèlement la fuite de Nazir, le cœur brisé de Rabia et Dounia, l'envie de s'en sortir de Fouad sont très bien retranscrits. La tension est palpable et le livre se mue en réel page turner. Pas mal de détails avaient été supprimés lors de l'adaptation télé, c'est donc un plaisir d'en apprendre plus sur les personnages et leurs desseins. Envie de lire la suite, vite !

11/19-01/20. [martine]

Celui-ci, je l'ai commencé il y a quelques mois, mais le lire fût assez fastidieux. Tout simplement, car il s'agit d'une étude sociologique sur l'amour, une certaine concentration est donc nécessaire (et dans les transports, ce n'est pas tous les jours facile). L'ouvrage étudie donc l'amour, mais du côté de la socio et non de la psycho, ce qui ouvre un champ tout nouveau, et fort intéressant. Peut-être un peu lassant à la longue. Ou peut-être n'ai-je plus le courage (l'envie) de lire de ouvrages de ce type après la journée de travail. Who knows!

01/20. [kdo wilmou]

Pour être tout à fait honnête, j'étais assez dubitative quant à l’intérêt de cet ouvrage, n'y voyant qu'une nouvelle manière de surfer sur le succès remporté par la série. Eh bien, ce que je me suis trompée ! Atwood parvient en quelques pages à nous entraîner dans une histoire inédite dont les contours sont certes connus, mais où de nouveaux personnages extrêmement bien écrits font leur apparition. Nous suivons donc trois femmes en parallèle via leurs trois témoignages : Tante Lydia, apparatchik de Gilead (ici Galaad) que nous connaissons bien ; Agnes, jeune fille qui a grandi au sein du foyer d'un commandant ; et Daisy, qui elle a grandi au Canada. Nos trois protagonistes vont évidemment se retrouver, avec quelques manipulations et beaucoup de révélations au passage (spoiler : Agnes et Daisy, qui est en fait Nicole, sont les filles de June !!!). La description du régime patriarcal autoritaire de Galaad est toujours aussi juste... et effrayante tant les points communs avec notre société sont saillants. Les accès d'héroïsme et les actes de résistance sont enthousiasmants quand les déceptions et moments d'abattements nous émeuvent. Un vrai page turner au sens noble du terme !

02/20. [médiathèque]

Dernier ouvrage d'Olivier Adam, fidèle à son style. On retrouve Paul, écrivain taciturne, et sa femme Sarah, repartis vivre en Bretagne avec leurs deux enfants après une incursion parisienne. Le livre nous parle du quotidien, de l'usure du couple, mais aussi de la difficulté de voir ses enfants grandir alors que nos propres rêves se sont brisés contre le réel. Que des thèmes forts, mêlés à une réflexion politique sur le racisme notamment, mais le livre met un peu trop de temps à réellement décoller. Peut-être aurait-il fallu imaginer moins de sous-histoires pour se concentrer sur les principales... même si ce n'est pas ce que fait la vie. Lire un Adam est toujours agréable, mais cette fois il manque un petit quelque chose pour rendre l'expérience plus forte.

02/20. [médiathèque]

Une enquête approfondie sur la culture du viol qui fait prendre conscience, malgré le fait de se penser plutôt déconstruite, que... certaines idées persistent. On a tous, filles et garçons, été élevés suivant des préceptes, des idées reçues selon lesquelles, pour caricaturer, les hommes sont plus importants. Résultat ? On en vient à imaginer que leur absence de frustration sexuelle est plus importante que la sécurité des femmes. Bah oui, le pauvre, il a pas pu se retenir, il a des besoins puis elle n'avait qu'à pas accepter d'aller chez lui ! Cliché ? Certes. Et pourtant tellement ancré dans les esprits. Bref, le livre est documenté, de nombreuses études sont utilisées pour mettre en avant le poids de ces préjugés dans tous les pays, toutes les cultures, avec des spécificités... chez nous la grivoiserie et la soi-disant galanterie. Bref, y'a du boulot mais nous sommes prêt.e.s !

02/20. [chi]

Je n'ai pas vraiment été emportée par cette suite de sensations venue du cœur d'une prison turque... l'écriture est pourtant belle, empreinte de poésie, mais je n'ai malheureusement pas été touchée. Dommage.

02/20. [médiathèque]

Ah Cannes ! Reconnaissons que le style journal de bord peut parfois s'avérer lassant, surtout sur plus de 600 pages, mais tellement de détails sont donnés sur le fonctionnement du Festival de Cannes que n'importe quel cinéphile sera captivé. Car dans les pas de Frémaux, c'est tout le processus de la sélection officielle, du choix des membres des jurys ou encore de l'affiche du plus grand festival de cinéma que l'on suit. Et c'est assez passionnant d'autant que les rencontres avec cinéastes, acteurs et autres producteurs constituent le quotidien du délégué général, qui se partage entre Cannes et Lyon. Le livre reste bon enfant en ce sens que personne n'est critiqué, tout reste très positif et bienveillant. Et ce n'est pas une critique. Un ouvrage intéressant.

02/20. [chi]

Pas mal du tout ce roman d'une jeune autrice qui aura 30 ans cette année ! Elle nous raconte l'histoire de Blanche, devenue orpheline très jeune qui est élevée, aux côtés de son petit frère, par sa grand-mère, une femme forte qui gère une grande propriété. Très attachée à sa terre, Blanche n'imagine pas la quitter une fois le lycée terminé alors que celui qu'elle aime, Alexandre, n'hésitera pas à partir pour la ville. Ambitieux, le jeune homme reviendra 12 ans plus tard, avec une sale idée en tête... Les personnages, très réalistes dans leurs comportements, sont bien dessinés, l'empathie est bien présente. C'est avec plaisir, tendresse et émotion que l'on suit ces personnages qui grandissent, souffrent et se relèvent. L'opposition ville/campagne, ambition/simplicité est parfois un peu caricaturale, mais le livre tient ses promesses. Une autrice à suivre.

03/20. [médiathèque]

Du Despentes pur et dur pour ces onze nouvelles qui traitent toutes du thème favori de l'autrice : les rapports de domination, masculine ou sociale. Les femmes et les hommes que l'on suit dans ces textes sont dans la dèche, qu'elle soit financière ou émotionnelle. Le style est direct, des uppercuts sont balancés, ça saigne et c'est assez glauque. Certaines des chutes sont vraiment hallucinantes de violence. Mais oui... c'est dans cette société que nous vivons. Et il faut la dépeindre, il faut en parler de cette horreur quotidienne, sinon ça ne changera jamais. On se lève et on se casse.

03/20. [achat]

Un livre qui se veut peut-être trop exhaustif malgré sa brièveté. En seulement 150 pages, le monologue de Sylvie Meyer, 53 ans, devient obsédant. Obsédant parce qu'il rend compte de ce qu'est une fêlure, qui si elle n'est pas soignée enfle, grossit jusqu'à l'insupportable craquement. C'est ce qui arrive à cette mère de 2 enfants, employée modèle d'une entreprise de caoutchouc. Elle a tenu des années suite à un événement traumatique qu'elle n'a révélé à personne et quand son mari la quitte, que son patron lui demande de faire la liste des employées susceptibles d'être renvoyées pour faire plus de profit, elle explose. La colère est la plus forte. Elle envoie tout valser et séquestre durant une nuit ce patron répugnant. C'est ce craquage que Nina Bouraoui décrit via les pensées de son héroïne. On aurait aimé, parfois, qu'elle aille plus en profondeur. La fin, lorsqu'elle décrit cette agression sexuelle subie à 15 ans, est terrible de vérité. L'horreur toute nue. On a mal pour Sylvie, on comprend sa fermeture et le dernier chapitre, lettre à son mari qu'elle "libère", est sublime.

03/20. [médiathèque]

Les histoires d'amour finissent mal, en général. Et celle-ci, on ne sait pas vraiment comment elle finira, mais Dieu sait qu'on l'a suivie ! A vrai dire, la description du sentiment amoureux, des doutes, des incompréhensions et mésinterprétations est parfaite. Cette histoire entre l'actrice à forte personnalité et le jeune auteur talentueux mais effacé, on la vit presque avec eux, mais le tout est bien long. On s'impatiente, on se lasse des manipulations de l'un et des atermoiements de l'autre. On en perd quelque peu l'intérêt pour le livre, ce qui est dommage car il aurait pu être plus fort, fou.

03/20. [médiathèque]

Ce thriller, dans la veine du grand succès de l'auteur La vérité sur l'affaire Harry Quebert, est un véritable page-turner quoique alourdi par certains détails non nécessaires - les longs flashbacks sur l'enfance et l'adolescence de l'un des policiers ou les histoires annexes comme la description du harcèlement sur FB mené par une jeune protagoniste dont la famille n'a pas grande utilité dans l'histoire. C'est le plus gros défauts du livre, broder pour faire 600 pages alors que le resserrer n'aurait pas été une mauvaise idée, bien au contraire. Cela étant dit, le livre se lit avec appétit, les meurtres s'accumulent tout comme les twists. On veut savoir et la lecture devient par moment frénétique. On passe un bon moment, happé par l'histoire, mais nous ne sommes pas dans de la grande littérature.

03/20. [kdo chi-emma]

Dans ce journal tenu 6 ans, Annie Ernaux livre ses observations faites au jour le jour dans le RER, dans la file du supermarché ou attablée à un café. Elle observe les autres, tous porteurs de petits bouts d'elle, qui se muent, interagissent, vivent au dehors. Ses observations sont, comme toujours très fines, manque juste l'aspect littéraire de l'histoire qui s'écrit pour vraiment embarquer le lecteur. Une expérience de lecture, comme d’écriture j'imagine, intéressante.

04/20. [kdo chi-emma]

Un livre très complet mais qui à, à mon sens, le défaut de virer un peu à l'hagiographie. Mes chapitres préférés ont été ceux consacrés aux films de Dolan, ceux sur sa vie et la manière dont il est reçu, compris ou jugé m'ont moins intéressée (même si ayant leur intérêt). J'aurais préféré un ouvrage un peu plus critique sur l’œuvre du jeune cinéaste, effectivement très doué mais aussi assez nombriliste. Un aspect traité, mais pas en termes cinématographique. Cela dit, il s'agit d'une biographie et non d'un essai consacré à son cinéma.

04/20. [chi]

Première partie de trois tomes, Entre ciel et terre narre le quotidien d'un pêcheur islandais de 20 ans. De la mort de son meilleur ami, frigorifié sur la barque de pêche car il a oublié sa vareuse tout occupé qu'il était à se remémorer des vers, à son périple sur la montage avant de rejoindre le village où il acceptera de vivre malgré les morts qui l'entourent, le livre dépeint avec acuité les questions qui nous assaillent tous. Pourquoi vivre alors qu'eux sont morts ? Qu'est-ce que cette vie ? Si le jeune homme est le personnage principal, le narrateur se plait à nous présenter les personnes qu'il rencontre, des marins rustres aux femmes isolées car ne correspondant pas à ce que l'on attend d'elles. Très beau livre, sur le pouvoir de l'imagination mais aussi ode à la nature.

04/20. [kdo chi-emma]

Journal d'une passion, ou plutôt d'une attente. Car dans ce texte, Annie Ernaux partage surtout ses doutes, ses peurs, tous ces sentiments confus qui l'assaillent quand son amant russe est absent. Et absent, il l'est souvent. Marié, travaillant, voyageant, il n'est pas souvent disponible pour cette femme qui lui offre tout son vide comme elle dit. Elle l'attend, le sent, le veut, l'espère. Mais bien qu'elle sache qu'il doit repartir pour la Russie, elle ne peut se résoudre à tout arrêter et souffre. Les sentiments décrits sont très réalistes, elle les a vécus et on s'y reconnaît aisément. Mais le fait qu'il s'agisse d'un journal rend la lecture parfois un peu fastidieuse, d'où le 6 qui aurait aisément pu être 7 si...

04/20. [achat]

Si l'écriture est toujours aussi fluide, ce troisième volet est moins fort que les deux premiers, peut-être car le sida n'est qu'une vague toile de fond. Cette fois, Guibert préfère mettre au premier plan la peinture et notamment deux de ses amis : Yannis (personnage inspiré de Barceló), un peintre talentueux qui connaît le succès, et Lena, galeriste d'origine russe dont le frère a disparu. La peinture, les marchands d'art, le vrai et le faux, tout cela irrigue l'ouvrage qui se lit d'une traite mais reste peut-être un peu anecdotique.

04-05/20. [kdo chi-emma]

Biographie intéressante, et très bien écrite, d'Hervé Guibert, qui contribue à me rendre l'homme (et l'artiste) plus compréhensible dans toute sa complexité. A la lecture, on comprend que Guibert a toujours été assez torturé, à la fois très sûr de lui et sans cesse dans le doute, aimant et trahissant dans le même mouvement. Un humain donc, doté d'une sacrée plume.

05/20. [emma]

Toujours aussi abject dans ce deuxième volet qui prend place en 1942, Sadorski laisse éclater sa haine des Juifs, des communistes, et tout simplement de tout ceux qui ne pensent pas comme lui. On le retrouve après sa sortie de l’hôpital suite à la balle prise à la fin du tome précédent. L'expérience ne l'a pas calmé. Prêt à tout pour se rapprocher de sa jeune voisine Juive, Julie, il ment sur la fiche de sa mère, qui se fait embarquer au centre des Tourelles. Parallèlement, il est chargé d'enquêter sur la mort de deux personnes dans un café proche de la Préfecture de police suite à l'explosion d'une bombe. Il se lance donc dans la chasse aux communistes en plus de celle aux Juifs. La description de la rafle du Vel d'Hiv est extrêmement minutieuse et choquante. Certains passages du livre sont très durs à lire, mais l'écrtiure de Romain Slocombe parvient à nous entrainer dans l'histoire tout en restant objective : le livre est richement documenté. Et finalement, si on ne peut avoir aucune empathie pour l'affreux policier, on en a pour ceux qui croisent sa route. Et l'on comprend que cet homme n'est qu'un rouage, certes très actif, mais un rouage tout de même... Un deuxième tome haletant.

03-05/20. [kdo chi-emma]

Cet recueil regroupe de nombreux textes d'Annie Ernaux, certains que j'avais déjà lus comme Les années, L'événement ou L'occupation et d'autres que j'ai découverts (dont j'ai parlé plus haut de manière individuelle). Ces textes connus sont accompagnés d'une belle introduction, retour sur les étapes phares de la vie de l'autrice agrémentée de photos de famille, et de plusieurs courts écrits publiés dans des journaux et magazines. On y retrouve la plume d'Ernaux, ses obsessions et ses envies. Un délice pour qui apprécie l'écrivaine.

06/20. [kdo wilmou]

Ce beau livre retrace les combats féministes, notamment anglo-saxons, des années 1960 à aujourd'hui. Toutes les grands étapes y sont, toutes les grandes luttes, et les dissensions entre les différentes féministes ne sont pas occultées. Un ouvrage clair, synthétique, qui constitue une bonne introduction au mouvement.

06/20. [kdo sandrine]

Lecture en anglais d'un ouvrage de littérature jeunesse, je ne suis donc pas tout à fait la cible d'où la note. Cela dit, l'histoire est plutôt sympathique : Emma, jeune lycéenne mal de ses baskets commence sa nouvelle année scolaire bien décidée à changer les choses. Elle devient régisseuse pour la pièce de théâtre du lycée et sans trop savoir comment se retrouve propulsée à l'époque de Shakespeare ! La langue est à mon niveau, donc aucun problème de compréhension, même si la lecture est évidemment moins fluide qu'en français.

06/20. [médiathèque]

Retour de la médiathèque ! Cela faisait un bon moment que j'avais envie de découvrir Le mépris, adapté par Godard sur grand écran. L'ouvrage, écrit du point de vue de Ricardo (le Paul de Piccoli), est très fin lorsqu'il décrit le délitement d'une relation en raison d'un seul fait : l'une des deux parties se met à mépriser l'autre. Cela dit, certaines descriptions sont parfois un peu longues, enlevant au livre une certaine légèreté d'écriture. La manière dont est racontéle milieu du cinéma et dont un producteur, un réalisateur et un scénariste travaillent ensemble est bien rendue. Le film de Godard a peut-être fait écran à ma lecture, car à y repenser je me dis que cet ouvrage était vraiment pas mal.

06-07/20. [médiathèque]

Encore une légère déception... Peut-être devrais-je arrêter de lire des livres suite au visionnage de leur adaptation cinématographique. Dans le cas du Jardin des Finzi-Contini, je m'attendais à un livre dont le cœur serait politique, avec la ségrégation des Juifs et le début de la déportation. Sauf que pas du tout. Le cœur du livre, c'est l'histoire d'amour non partagée entre Micol Finzi-Contini et le narrateur, qui brûle pour elle. Plus Rohmer que Costa-Gavras donc. Si les tourments qui agitent les êtres sont bien rendus, car psychologiquement très justes, les descriptions sont nombreuses, amenant le lecteur (qui attendait un peu plus de nerf) à se lasser. Dommage.

07/20. [médiathèque]

Très beau roman sur une famille américaine qui sera à jamais bouleversée lorsque la fille tant aimée du couple modèle Seymour et Dawn Levov posera une bombe près de l'épicerie du village, tuant un médecin aimé et connu de tous. Tout cela se passe près de Newark à la fin des années 1960, en pleine guerre du Vietnam. La jeune Merry est contre la guerre, contre la bourgeoisie de ses parents, contre l'hypocrisie de la société. Elle va poser cette bombe, qui détruira sa vie mais aussi celle de ses parents. Tout cela, le lecteur le vit par les yeux et surtout le cœur de Seymour, homme qui croit à la justice et qui a toujours scrupuleusement suivi les règles. Plus encore, c'est le récit que fait un ancien camarade de classe, devenu écrivain, qui nous plonge dans cette histoire de famille universelle. Roth va au fond des choses, creuse parfaitement bien ses personnages sans oublier de donner toute l'épaisseur nécessaire au contexte et à l'Histoire. Un livre fort, malgré quelques digressions.

07/20. [médiathèque]

Premier tome plutôt réussi, qui nous permet de découvrir la situation iranienne avant la révolution islamiste par les yeux de la petite Marjane. Confrontée à un réel compliqué, elle essaie de comprendre, veut faire la révolution et assiste impuissante à la mort de certains membres de sa famille engagés. Les dessins sont vraiment chouettes, tout comme le texte. Mais c'est trop court !

07/20. [prêt - chi]

Enfin lu Le consentement, ouvrage dans lequel Vanessa Springora expose sans fard les mécanismes qui l'ont poussée à tomber dans les bras de Matzneff à 14 ans. Ecrivain réputé dans les années 1980, l'homme était aussi connu pour son attirance pour les jeunes filles - comme les jeunes garçons - pubères. Pourtant, à l'époque, personne n'a réellement protégé la jeune fille. Personne pour l'empêcher, s'opposer à ce qu'elle croyait être une histoire d'amour. Le livre, court, explique le ressenti de la Vanessa de 14 ans mais aussi celui de la femme qu'elle est devenue. Un témoignage fort qui a pu voir le jour car la parole se libère de plus en plus et car, enfin, on accepte l'idée que la honte ne doit pas être pour la victime mais pour le bourreau. Et Matzneff en est un. Un pervers narcissique qui se plait à manipuler les jeunes en s'engouffrant dans une faille, le tout sous couvert de faire œuvre d'art. Abject.

08/20. [achat]

Une théorie intéressante que ce female gaze, qui nous aide à déconstruire les images que le cinéma et les séries nous offrent depuis des décennies. Il s'agit de s'intéresser à la manière dont les corps féminins sont filmés, qu'un homme ou une femme soit derrière la caméra. L'on s'aperçoit alors que le corps des femmes est très majoritairement objectifié, qu'il n'est là que pour orner ou pour exciter le mâle devant son écran. Plusieurs films ou séries sont analysés, mais aussi proposés afin de permettre aux lecteurs.rices de découvrir des films female gaze. J'ai bien envie d'approfondir tout cela !

08-09/20. [chi]

Ce deuxième tome reprend exactement où s'arrêtait le premier : le gamin que l'on suit depuis le début, qui a vu mourir son ami Barour de froid sur le bateau, est maintenant logé au village chez Helga. Il y est choyé. Lorsqu'arrive le facteur Jens, il se voit confier une mission : l'accompagner dans une tournée inédite, qui implique de naviguer, ce qui fait peur au facteur. C'est ce voyage des deux hommes à travers la lande enneigée que décrit la majeure partie de ce livre, toujours fort en réflexion philosophique sur la vie, la mort, mais aussi le pouvoir des mots et de l'imaginaire. Il est plaisant de se retrouver dans ces terres d'Islande éloignées de tout, auprès de personnages quelquefois rudes mais surtout accablés par la vie. Une jolie suite.

09/20. [médiathèque]

Un livre qui m'intriguait, car je ne sais pas pourquoi mais le nom de Nadia Comaneci est resté gravé dans ma mémoire alors que je n'étais pas née lorsqu'elle a rencontré le succès. J'étais donc curieuse d'en apprendre plus sur la petite prodige de la gymnastique. Au début du livre, l'autrice précise bien que Nadia n'a pas participé à la rédaction de cet ouvrage, contrairement à ce que le roman laisse imaginer. Un artifice, certes, mais qui ne gêne en rien la lecture ni l'empathie. L'enfance, la féminité adolescente qui gêne, l'abnégation totale, la vie à l'Est, les clichés de l'Ouest, le livre est vraiment ancré dans cette fin des années 1970-début 1980. Lola Lafon parvient à nous y amener avec talent. La toute dernière partie, sur la fuite de Nadia en 1989, est peut-être un peu moins passionnante car moins incarnée. Autrice que je découvre, et que je suivrai.

09/20. [médiathèque]

Quel livre ! Encore plus fort que le film de Milos Forman, qui l'a très certainement rendu célèbre. L'ouvrage nous plonge dans le quotidien d'un groupe d'hommes qui vit en HP, un service dirigé d'une main de fer par l'infirmière Ratched. Tout va changer lorsque MacMurphy, une petite frappe qui a manigancé pour se retrouver à l’hôpital plutôt qu'en prison, intègre le service. Narrée par le Grand Chef, l'histoire, donc subjecive, décrit avec force détails la manière dont miss Ratched manipule son petit monde et la lutte que décide de mener MacMurphy contre elle, et plus généralement le système. Passionnant, le livre offre un point de vue non dépourvu de tendresse sur les pensionnaires du service sans se priver de dénoncer les absurdités des traitements psychiatriques en vogue dans les années 1970. Un grand livre, hymne à la liberté, qui n'oublie pas d'évoquer le sort fait aux Indiens d'Amérique.

09/20. [médiathèque]

Petite déception... Le sujet ? Une enquête menée sur Patricia Hearst, jeune fille issue d'une famille riche à la tête d'un grand groupe de presse, enlevée par un groupe terroriste d'extrême gauche... qui a embrassé leurs idéaux. Tout était donc là pour m'intéresser énormément, d'autant que l'enquête est menée par une sociologue américaine qui travaille avec une jeune française. La réflexion sur la politique, la classe, le genre, les années 1970 est bien là, en filigrane, mais les personnages sont finalement assez peu consistants. On a beaucoup de mal à s'intéresser à leur vie, leurs états d'âme... on aimerait en apprendre plus sur Patty. Dommage.

10/20. [médiathèque]

Une belle réussite que cette BD ! L'autrice nous y fait part de son témoignage : il y a une dizaine d'années, elle a avorté. A cette histoire très personnelle, elle joint un autre témoignage, celui de Martin Winckler, médecin généraliste et auteur connu pour son implication aux côtés des femmes. Il apporte un éclairage complémentaire, celui du corps médical, celui d'une autre génération aussi, et celui d'un homme. Les deux récits ne se font pas de l'ombre, bien au contraire. Les dessins sont très beaux, surtout ceux présentés sur une pleine double page. Un livre essentiel.

10/20. [médiathèque]

Quel homme se cache derrière le monument Piccoli ? C'est ce qu'a voulu dévoiler Anne-Sophie Mercier qui, partant de l'enfance assez maussade du jeune Michel, retrace les grandes étapes qui ont jalonné sa carrière. Piccoli a un peu subi la même chose qu'Annie Ernaux, il est l'autre fils. Son grand frère est mort avant qu'il naisse, mais sa mère ne l'a jamais oublié. Le petit Michel a grandi dans un univers assez froid. Renfermé, il a eu du mal à s'épanouir et c'est le théâtre qui l'y a aidé. Le livre aborde aussi l'engagement à gauche de l'acteur tout comme ses amours avec Eleone Hirt et Juliette Greco notamment. Un bel ouvrage pour qui veut connaitre un peu mieux Michel P.

10/20. [médiathèque]

Préféré ce deuxième tome au premier, peut-être parce que Marjane est plus grande, peut-être parce que ce qu'elle raconte est tellement rude qu'il est impossible de ne pas être bouleversé. La petite Marji a maintenant 12 ans, la guerre fait rage en Iran. Elle essaie de vivre une vie normale, ses parents la protègent, mais la peur est là, partout. Des amis meurent, d'autres fuient. Dur de grandir dans cet univers de décombres, mais Marji fait face. A la fin, ses parents l'envoient en Autriche, où elle pourra continuer à étudier et, surtout, sera en sécurité. La dernière vignette est un crève-cœur : alors que la jeune fille se retourne, à l'aéroport, pour voir ses parents encore une fois, elle voit que sa mère s'est évanouie... se retrouveront-ils ?

10/20. [médiathèque]

Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu entre les mains un tel page turner ! Ecrit par le créateur de The Killing, Octobre en reprend les codes : deux enquêteurs un peu taciturnes, un tueur, la politique, Copenhague. Dans cette enquête Naia Thulin et Mark Hess se retrouvent à faire équipe un peu par hasard quand une femme, puis deux, sont assassinées. Le modus operandi est le même, mais surtout un bonhomme en marrons apparaît sur les scènes de crime... bonhomme comportant les empreintes de la fille de la ministre des Affaires sociales, disparue il y a un an. A partir de là, l'enquête s'emballe et de fausses pistes et réflexions, le duo de policiers essaie de démêler le vrai du faux. Le tout avance sur fond de maltraitance infantile, de services sociaux débordés et de vengeance, et cela fonctionne parfaitement bien. On a beau chercher, le coupable est là bien caché. Et lorsque son identité est enfin dévoilée... ! J'espère que Soren Sveistrup nous offrira de nouvelles enquêtes. Il ne peut pas abandonner Thulin et Hess en si bon chemin.

10/20. [médiathèque]

Je ne suis pas une inconditionnelle de Carrère, mais cette fois-ci je me suis parfaitement glissée dans son univers. Cet ouvrage qui commence comme un petit livre souriant sur les bienfaits du yoga et de la méditation devient vite autre chose. Carrère, touché par la dépression alors qu'il rédigeait, a choisi de transformer son livre. A la suite du développement sur le yoga, vient dont une plongée au fond des abysses de la dépression. Des pages difficiles à lire. Très rudes. Puis il est question de la lente guérison, qui se fait grâce à certaines rencontres, à un retour dans la vie, mais aussi à un bon diagnostic (bipolarité) suivi de la bonne médication. Un ouvrage sur l'homme, le bien et le mal, le yin et le yang, cette dualité présente en tout un chacun. A lire.

10/20. [prêt - jessica]

Une très grande dame que Gisèle Halimi ! Annick Cojean, journaliste au Monde, a recueilli sa parole quelque temps avant sa mort. Retraçant une vie d'engagement pour l'égalité, ce petit livre se lit d'une traite, nous faisant passer de manière chronologique par toutes les grands étapes qui ont forgé le caractère de celle qui est notamment connue pour être l'avocate qui s'est battue pour que le viol soit reconnu comme un crime (et non plus un délit) et que l'avortement soit légalisé. Une belle personne, qui avait la révolte au cœur, et était prête à beaucoup pour la liberté, la sienne comme celle des autres. Dommage que le livre soit aussi court, on pourrait passer des journées entières en compagnie des mots de Gisèle Halimi.

10/20. [médiathèque]

On continue les aventures de Marjane ! Dans ce troisième tome, on la suit en Autriche, de ses 14 à 18 ans. Elle s'y retrouve confrontée à tous les problèmes de l'adolescente, avec un désir de s'intégrer au groupe encore plus fort que les autres... se sentant différente par sa culture comme son physique. L'autrice rend vraiment bien les affres de cette période, sans oublier l'Iran, son pays qui lui manque. Ses parents, que l'on voit revenir dans ses pensées. Un troisième tome réussi qui se conclut avec le retour de Marjane à Teheran. Vienne n'aura pas été que liberté pour la jeune fille, qui a souffert de solitude dans un pays où tout lui était étranger.

10/20. [médiathèque]

De retour à Teheran, c'est toute une vie qu'il faut réapprendre. Les publicités de Vienne sont remplacées sur les murs de la capitale iranienne par des textes sur les martyrs de la guerre, qui a duré huit ans. Il faut aussi se réhabituer au voile, à la privation de liberté - surtout pour les femmes -, mais Marjane est tellement heureuse de retrouver les siens et son chez soi qu'elle passe outre. En tout cas les premiers temps. Puis il y aura une dépression, une tentative de suicide puis un retour dans la vie. La situation des femmes iraniennes est très bien décrite. Maintenant jeune femme, Marji doit lutter, tout en restant discrète. Ses cours de dessin lui ouvriront les portes de l'ailleurs. Ce dernier tome se termine avec le divorce de Marjane, qui a épousé son deuxième amour (après l'échec avec l'Autrichien), et son départ pour la France où elle va intégrer les beaux-arts de Strasbourg. C'est là que nous la retrouvons aujourd’hui, toujours établie en France.
Ces quatre tomes forment un tout très chouette, où l'Iran, sa culture, ses guerres sont parfaitement expliqués via le destin d'une jeune fille qui a eu la chance de naître dans une famille ouverte. Et a su saisir cette chance.

10/20. [médiathèque]

Si le thème de l'emprise et de ses rouages est très intéressant, j'ai trouvé l'histoire un peu caricaturale. Le personnage principal, une jeune femme un peu perdue suite au décès de sa grand-mère et à son divorce, va chez un thérapeute-ogre. Celui-ci lui soufflera près de 200 000 euros de son héritage et la coupera de tout le monde, comme savent si bien le faire ces prédateurs qui jouissent à emprisonner d'autres êtres psychiquement. Mais tout cela, bien qu'existant, on a du mal à y croire. Le charlatanisme du psy saute tellement aux yeux... et les personnages ne sont pas réellement approfondis. Sarah Chiche, qui débutait alors dans l'écriture, nous a offert depuis des ouvrages bien plus puissants.

11/20. [médiathèque]

Un vrai coup de cœur ! Dès les toutes premières pages, j'ai su que ce récit d'une expérience de femme me comblerait. Tout commence avant même la naissance de Laurence, le personnage principal, au début des années 1960. Son père veut un fils, il a déjà une fille. Sauf que... eh non ! A partir de là, l'autrice déroule avec talent la vie de son héroïne, sa construction, sa féminité, ses amours, ses maternités... car ce qui se joue au cœur de cet ouvrage c'est cela : la construction de la féminité (ou plutôt des féminités) mais aussi, en creux, des masculinités. Qu'est-ce qu'être une fille ? Qu'est-ce qu'être un garçon ? La question habite le texte, le pétrit. Et il n'y a pas de réponse. Chacun est celui qu'il est, fait de différents matériaux : son histoire familiale, son époque, son pays, sa classe, ses rencontres... L'épilogue permet à une Laurence mère d'une grande adolescente de toucher dans sa chair le poids de ces idées qui l'ont faite, l'ont influencée, car elle ne comprend pas que sa fille puisse aimer une fille. Mais une fille, c'est aussi bien... non ? Sublime de bout en bout. Et plein d'humour.

11/20. [médiathèque]

Comment survivre à la mort, la mort de ceux qui nous constituent, qui laissent un trou béant en nous ? Cette question, Sarah Chiche l'aborde frontalement, via son histoire, celle de son père mort à 34 ans et qu'elle a à peine connu, via celle de cette famille paternelle riche qui a emprisonné les siens dans un destin tout tracé, celle de cette jeune femme qu'elle est devenue et a haïe au point de la supprimer pour la faire renaître autrement. C'est un livre très beau, mais très dur, sur la souffrance qui ne guérit pas (et qu'on ne veut pas voir guérir).
Cet ouvrage peut-être vu comme le pendant du précédent de l'autrice, Les enténèbres, dans lequel elle parlait de sa mère et de sa famille. Plus concis et plus simple dans sa structure, Saturne n'en reste pas moins un livre poignant, à l'écriture viscérale, dont on ne sort pas indemne.

11/20. [prêt - jessica]

Un livre stimulant ! Je ne connaissais pas Martine Storti, professeur de philosophie, journaliste et féministe. Eh bien, je suis ravie d'avoir lu son nouveau livre, car le féminisme universel qu'elle demande, c'est celui qui m'anime. Le combat des femmes pour les femmes, universel car commun et non visant à abolir les différences. Ce féminisme n'est pas celui à la mode, le féminisme intersectionnel qui, comme l'explique l'autrice, partant d'une belle idée, qui consiste en croiser les luttes, a tendance à en faire passer certaines devant les autres. Ainsi, le féminisme décolonial place le racisme avant le féminisme. Le féminisme anticapitaliste, la lutte des classes avant la lutte pour le droit des femmes. Dit de la sorte, cela parait logique (et ça l'est), mais force est de constater que de fait les combats font rage. Sont également traités les mouvements, comme celui d'Eugénie Bastié, qui milite pour un retour à un ordre des choses disons pré-Mai-68... la femme est mère, halte à la contraception et à l'avortement. Très court, à peine 100 pages, le livre de Storti est éminemment riche. Je le conseille à toute personne intéressée par la société dans laquelle nous vivons, par le commun, le politique.

11/20. [médiathèque]

Chavirer, c'est l'histoire de Cléo. Une jeune fille de 13 ans, la tête pleine de rêves de danse. Quand Cathy lui propose de concourir pour la bourse de la Fondation Galatée, qui pourra lui ouvrir les portes des plus grandes écoles, la jeune fille dit oui. Sauf que derrière tout ça se cache un système bien rodé d'emprise... Ce n'est pas tant de cela que parle le livre, mais plutôt de la reconstruction. De ce qui vient après. La honte, la culpabilité, la destruction puis le possible retour à la vie même si rien n'est oublié... En adoptant le point de vue de personnages clés de l'entourage de Cléo, de ses 13 à ses 48 ans, Lola Lafon construit son personnage par petites touches. Et l'on s'attache à toutes ces personnes qui ont été là, qui parfois sans le savoir ont joué un rôle prépondérant. Un livre sensible, sublime. A lire.

11/20. [médiathèque]

Me voici quelque peu déçue par cet ouvrage dont j'attendais beaucoup. Chloé Delaume, dans un style très différent de ses expérimentations habituelles, croque avec délice le portrait d'Adélaïde, quadra qui vient de divorcer et se sent terriblement esseulée dans cette nouvelle vie qu'elle a pourtant choisie. Le ton est caustique sans être méchant, mais quelque chose ne prend pas. Je suis restée assez extérieure aux tourments du personnage principal, qui ne vit que pour trouver un nouvel homme à aimer. Il y a cependant de très belles choses dans le livre, comme cette magnifique sororité qui se déploie des années durant ou le regard sans concession sur le monde intello parigot. Peut-être que si les amies d'Adelaïde avaient été plus développées, aimer pleinement le livre m'aurait été plus facile... l'empathie aurait pris le dessus.